La dyspasie c'est :
Une malformation ou anomalie du développement d'un tissu ou d'un organe résultant d'un trouble de l'embryogenèse.
La dysplasie de la hanche est donc une anomalie de l'articulation de la hanche résultant d'une malformation ou anomalie de l'un des composant de cette articulation.
Les composants de l'articulation de la hanche*surface articulaire: -la tête du fémur
-l'acétabulum
*le ligament coxo-fémoral qui relie les deux surfaces articulaires
* la capsule articulaire qui contient le liquide synovial
(sans oublier les muscles qui entourent l'articulation)
La DDH est donc une anomalie de la stabilité de l'articulation, dabord à cause une laxité de l'articulation trop importante (donc anomalie de la capsule articulaire et du ligament, ainsi que du maintien musculaire), qui entraîne des déformations osseuses, des microfractures, et enfin le dévolepement d'arthrose.
Sur une hanche normale, saine, les surfaces articulaires s'emboîtent parfaitement: elles sont géométriquement complémentaires l'une de l'autre. Et c'est le ligament coxo-fémoral ainsi que la capsule articulaire qui permettent de maintenir l'emboîtement de l'une dans l'autre (regardez le schéma du dessus: si on enlève les muscles et le ligament, le fémur "tombe" ).
Une hanche dysplasique est-une hanche où le ligament coxo-fémoral est trop "long". Il y a alors une laxité articulaire trop importante. Ainsi, même si les surfaces articulaires sont parfaitement adaptées l'une à l'autre, le fémur n'est pas tenu par le ligament dans l'acétabulum et l'articulation est là aussi instable: le fémur mal tenu par le ligament va buter contre l'acétabulum à chaque pas ce qui là encore crée des microtraumatismes osseux donc de l'arthrose et la hanche va se sub-luxer ou luxer.
-sous l'effet de ces mouvements anormaux du fémur par rapport à l'acétabulum, ces surfaces osseuses vont se déformer: elles ne s'emboîtent alors plus car une des deux (ou les deux) surfaces n'est plus géométriquement adaptée à l'autre (par exemple, un acétabulum trop plat, une tête du fémur pas assez ronde... essayez donc de faire rentrer un carré dans un rond). Ceci entraîne un problème de congruence= d'emboîtement, ainsi, quand la hanche est en mouvement, elle est encore moins stable, le fémur ne "coulisse" pas parfaitement dans l'acétabulum. Cela crée là-aussi des frottements de la tête du fémur dans l'acétabulum et donc des microtraumatismes osseux qui se traduisent ensuite par de l'arthrose. Il y a auto -ggravation du phénomène.
De plus, le recouvrement de la tête du fémur par l'acétabulum n'est pas correct: l'acétabulum "n'entoure" pas assez la tête du fémur, ce qui "permet" à la hanche de se sub-luxer ou de se luxer, c'est à dire que la tête du fémur va sortir plus ou moins de l'acétabulum lors de certains mouvements. d'où là encore, des traumatismes osseux et de l'arthrose.
Les causes de la DDHLa DDH est une maladie qui dépend d'un système polygénique et qui peut-être influencé par le milieu extérieur.
La génétique: Cette maladie dépend de la génétique quantitative. C'est à dire qu'il faut un certain nombre d'allèle délétère (anormaux) pour qu'il y ait apparition de la maladie: c'est une maladie à seuil. Ensuite, ce seuil dépassé, si il y a encore plus d'allèles délétères, il y a aggravation des symptômes.
Alors, en essayant de faire simple. Un chien a deux exemplaires d'un même gène pour chaque gène (comme nous), ces deux exemplaires étant appelés les allèles du gène. dans une population donné, il peut-y avoir des milliers d'allèles différents pour le même gène. exemple le gène "couleur des yeux" a les allèles "bleu" "marron" "noir" "rouge" "vert" etc..;-) Les allèles délétères sont des exemplaires du gène qui vont donner une expression anormale du gène.
Ainsi, le déterminisme génétique de la DDH est très très complexe: on ne connait pas les allèles délétères ni même les gènes en causes. Le fait qu'il y ai beaucoup de gènes en cause complique la chose: en regardant le résultat des parents, on ne peux pas dire si les descendants seront ou non dysplasique.
L'environnement: sur la base génétique, se surajoutent des facteurs environnementaux pendant la croissance: l' alimentation (un excès ou une carence en certains composés), la vitesse de croissance, le poids du chien, l'activité du chien etc.... Bien sur, un chien sain génétiquement qui grandit à vitesse grand V avec un surpoids de 15 kilos et qui court 20 kilomètres tous les jours peut être dysplasique.
Tout comme la dysplasie si elle existe dans les gènes ne peut pas être évitée totalement grâce à la surveillance des facteurs environnementaux: elle ne sera que réduite.
Les signes cliniques de la DDH-des boiteries ou de simples irrégularités d'allures .
des douleurs à froid: le chien a du mal à se lever, il est raide lorsqu'il se réveille.
-des douleurs à l'effort: le chien ne tient pas dresser sur ses postérieurs contre un mur ou une table, a du mal à sauter, etc...
Les conséquences pour le chienla douleur! le chien a mal pendant l'effort (un os qui bute contre un autre, je vous laisse imaginer) et/ou après l'effort: au repos, l'arthrose est douloureuse. Bien sur, l'évolution se fait sur plusieurs mois voire plusieurs années.
le handicap dû entre autre à la douleur: plus le chien a mal, moins il fait d'effort sur sa hanche(moins musclée) et donc plus il a mal et moins il est souple
Les conséquences pour le propriétaireVoir son chien souffrir
Un certain coût financier non négligeable pour la prise en charge d'un traitement médical et/ou chirurgical.
Ne plus pouvoir faire ce qui était prévu avec lui: agility, grande randonnée etc... les chiens d'assistance pour personnes en fauteuil roulant (associations Handi'chiens) et les chiens guide d'aveugle sont testés avant la fin de leur formation et réformés en cas de dysplasie.
Le dépistage/diagnostic de la DHH-à l'examen clinique: le chien a mal lors de la manipulation de la hanche. lorsqu'on étend la hanche vers l'arrière, ou qu'on la plie vers l'avant ou qu'on écarte la patte sur le coté, il manifeste de la douleur
-Degré de dysplasie coxo-fémorale.Hanche A: Aucun signe de dysplasie, congruence et coaptation parfaite, angle de NORBERG-OLSSON >105°
Hanche B: Soit l'angle de NORBERG-OLSSON est compris entre 105° et 100° et la coaptation et la congruence sont parfaites ou presque normales. Soit l'angle de NORBERG-OLSSON est supérieur à 105° avec une congruence plus ou moins bonne.
Hanche C: Dysplasie légère. Angle entre 100° et 105° et congruence moyenne.
Hanche D: Dysplasie moyenne. Angle compris entre 100° et 90°et la congruence est vraiment mauvaise. Ce stade est souvent accompagné d'un aplatissement de l'acétabulum et possibilité d'arthrose, mais ce n'est pas systématique.
Hanche E: Dysplasie sévère. Il y a (sub)luxation de la tête du fémur et l'angle est inférieur à 90°. Ce stade est souvent accompagné, en plus des manifestations du stade D d'une anomalie de la conformation de la tête du fémur.